Ethnies et dialectes au Sénégal

Au Sénégal, les ethnies sont nombreuses et les dialectes varient en fonction de la région où on se trouve, mais chacun cohabite en harmonie et dans le respect de l’autre.

Faisons un tour d’horizon des différentes ethnies présentent au Sénégal : 

Les Wolofs

Ethnie majoritaire au Sénégal puisqu’elle représente environ 46 % des habitants du Sénégal, l’ethnie Wolof doit son nom à l’ancien royaume de Djolof fondé au XIIIe siècle. Le terme Wolof est aussi utilisé pour désigner la langue la plus parlée au Sénégal. 

Le peuple Wolof est natif de l’ouest du pays, de Saint-Louis à la frontière gambienne, en passant par Thiès, Dakar et Kaolack. 

Les Wolofs constituent une société de castes : des notables aux esclaves, en passant par les forgerons chaque individu à un rang bien déterminé dans la société. Cette classification est à l’image de celle que l’on retrouve en Inde. Elle se transmet de générations en générations et gare à ceux de castes différentes qui souhaitent s’unir par le mariage.

En effet, si l’esclavage a aujourd’hui disparu, les castes restent importantes aux yeux des Wolofs qui les revendiquent, tout comme pour l’ethnie toucouleur, mandingue et sérère, dont nous évoquerons les spécificités dans cet article.

Il est à noter que Les Lébous, apparentés aux Wolofs, sont présents de Saint-Louis sur la Petite côte mais surtout concentrés sur la presqu’île du Cap Vert. Ils sont radicalement tournés vers la mer et les activités de pêche gardant les cultures de mil et manioc pour les moments où le poisson se fait plus rare.

Les Peuls et Toucouleurs

Parlons à présent des ethnies Peul et Toucouleur que l’on rassemble sous la même bannière puisque ces deux peuples qui représentent à eux deux près de 30 % de la population sénégalaise parlent le peul, appelé aussi le pulaar. 

Les Peuls sont des bergers nomades et semi-nomades vivant de l’élevage. Leur origine reste mystérieuse, certains historiens pensent qu’ils viennent d’Egypte, d’autres des Indes. On les retrouve d’est en ouest sur toute la bande sahélienne du continent. On les associe dès le XVe siècle à l’islam, à de grands marabouts et à l’arrivée en Afrique noire des premiers éléments de l’écriture arabe. 

Au Sénégal, les peuls sont présents dans toutes les régions du pays, sédentarisés aux côtés des Wolofs depuis longtemps pour certains. D’autres ne le sont que depuis quelques dizaines d’années, dans certaines des régions rurales des montagnes du Fouta-Djalon, à l’est comme au nord, autour de Saint-Louis. Leur mode de vie est alors rudimentaire, les familles très nombreuses.

Les Toucouleurs sont une branche de Peuls depuis longtemps sédentarisés qui vivent le long du fleuve Sénégal, de Saint-Louis à Bakel. 

Le nom « Toucouleur » est la déformation de « Tekrour », le nom de l’ancien royaume qu’ils ont fondé, avant de se convertir très tôt à l’islam au contact des commerçants musulmans arabo-berbères dès le VIIe siècle.

Le peuple toucouleur s’organise aussi selon un système de castes. Avec l’avènement de Koly Tenguela au XVIe siècle, vingt-huit souverains toucouleur régnèrent sur une bonne partie du territoire.

Les Sérères 

L’ethnie des Sérères représente environ 15 % de la population sénégalaise. Ils sont concentrés dans les îles du delta du Sine-Saloum (du nom des deux royaumes éponymes) et le long de la Petite Côte. 

Ce sont les plus anciens habitants de la Sénégambie, apparentés aux Diolas et aux Peuls dans leurs coutumes comme dans leur langue. 

Ces animistes longtemps résistants à l’islam, depuis l’arrivée des Almoravides au XIe siècle, sont aujourd’hui majoritairement musulmans, même s’ils comptent de nombreux catholiques dans leurs rangs. 

Les traditions animistes ont toujours une grande place dans la vie quotidienne des Sérères avec l’existence des talismans ou l’initiation des hommes. 

Traditionnellement pêcheurs et cultivateurs de mil, ils s’illustrent aujourd’hui en politique, littérature, ou des professions de cadres. Le plus célèbre Sérère du Sénégal reste sans conteste l’ancien Président Léopold Sédar Senghor dont le prénom sérère « Sédar » signifie « qu’on ne peut humilier ». 

Les Diolas, un des ethnies aux dialectes typiques du Sénégal

Peu nombreux au Sénégal, (seulement 4 % de la population) les Diolas résident essentiellement en Basse-Casamance. L’histoire reste similaire à celui des Sérères. 

Résistante à l’envahisseur musulman et à la colonisation, la population s’est peu à peu convertie autant à l’islam qu’au catholicisme. Cependant les traditions animistes restent fortes. 

Contrairement aux autres ethnies, la société diola est très égalitaire. Il n’y a pas de castes, seulement des rois au service du peuple. Ils vivent en toute modestie dans les villages du delta comme à Oussouye.

Les Diolas sont traditionnellement pêcheurs et riziculteurs. Région fortement scolarisée jusque dans les années 1980, le français est d’usage quotidien en Casamance. Les jeunes et les intellectuels l’alternent librement avec le diola. D’autres peuples sont établis dans la même région. Leur mode vie est assez semblable à celui des Diolas. Mais ils s’en distinguent par leurs langues. Ils sont très minoritaires comme les Baïnouk, les Balantes, les Manjaques, Mancagnes, Karones et Bandials… 

Les Mandingues 

Sous représenté au Sénégal, le peuple Mandingue n’en demeure pas moins un groupe vaste car très présent dans toute l’Afrique de l’Ouest. Notamment autour des fleuves Sénégal et Niger. Les Mandingues, essentiellement originaire du Mali, connurent l’islam au XIe siècle. Mais, ils ne s’y convertirent en masse que beaucoup plus tardivement. C’est l’une des ethnies et des dialectes les moins représentées au Sénégal.

Plusieurs ethnies mandingues se trouvent au Sénégal :

  • Les Malinkés, 
  • Les Sociés, 
  • Les Bambaras, 
  • Les Diakhankés 
  • Les Soninkés ou Sarakolés qui est l’ethnie mandingue la plus importante au Sénégal. Ce peuple a la particularité d’avoir été islamisé à l’époque des empires du Ghana et du Mali, puis pour certains d’être retournés vers l’animisme avant la deuxième vague de spiritualité vers le Prophète Mouhammed avec la montée en puissance d’El-Hadj Omar Tall au XIXe siècle. Aujourd’hui, ils demeurent parmi les plus nombreux à s’être expatriés vers la France.

Les Bassaris, les Bédiks et les Jalonkés (ou Dialonké). 

Peu nombreux, ces trois ethnies vivent en mode rural avec leurs dialectes sur les hauteurs du Sénégal oriental. Principalement dans les montagnes du Fouta Djalon près de Kedougou. Ils conservent des traditions animistes très fortes. De plus, ils développent un écotourisme dans les villages autour de leur culture originale bien conservée. 

Les plus nombreux, les Bassaris, connus pour leurs rites d’initiation en mai. Ils vivent autour de Salémata, à 80 km à l’ouest de Kedougou. 

Entre les deux villes, on trouve les Bédiks, concentrés autour de Bandafassi et Iwol. Enfin au sud de Kedougou, les Jalonkés passent la frontière de Guinée-Conakry. Le but : s’installer le long de la route de la frontière à Kedougou.

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